Planescape TormentPigiste, un métier de combats
Baldur's gate 2 Accueil Qui suis-je ? Mon blog SF Les Explorateurs Technique d'écriture SF Fantasy Ardalia - Le Souffle d'Aoles Ardalia - Eau Turquoise Illustrations Le Souffle d'Aoles Le Souffle d'Aoles images complètes Illustrations Eau Turquoise Littérature de genre Fantastique Alice au Pays des Morts Boutique Livres brochés Ebooks Ebooks à partir de 1,49 euros Revue de presse Dossier de presse Le Cycle d'Ardalia Revue de presse Le Souffle d'Aoles Interviews Dossier de presse Les Explorateurs Revue de presse Les Explorateurs Evénements Rencontres avec les lecteurs Librairies Autres
Auteur, un métier ? Ecrire et se faire publier BD Jeux vidéos Images jeux Mes liens Bannière Battlezone 2 Ultima IX StarcraftQu'il s'agisse de la presse quotidienne ou mensuelle, spécialisée ou non, les organes de presse écrite ont de plus en plus recours aux pigistes. Un pigiste est un "typographe, journaliste, rédacteur, correcteur, etc., payé à la pige" (définition du Larousse), c'est à dire à l'article ou au feuillet (un feuillet correspond à environ 25 lignes, soit 1500 signes). Moi-même, j'ai été amené à travailler en tant que pigiste pour des magazines de jeux vidéo tels PC Team (pour lequel j'ai également été rédacteur titulaire et chef de rubrique jeux), Total Play , Pc Mag Loisirs , Gameon , Pc Fun , Pc Jeux ou l'Officiel Playstation 2 magazine , dernier en date. Au cours des ans, j'ai vu les journalistes titulaires dans leur rédaction se réduire comme peau de chagrin pour être remplacés par des collègues pigistes. En cause, bien sûr, Internet et la rude concurrence qu'il fournit aux magazines. Les gratuits font également beaucoup de mal, mais cette fois à la presse quotidienne, de sorte que des journaux comme Le Monde ont eux aussi recours à des équipes de pigistes de plus en plus étoffées. Or, la plupart des collègues que j'ai croisés, et je m'inclus dans le lot bien qu'étant sorti d'une école de journalisme (l'ESJ de Paris) étaient mal informés sur le statut de pigiste. Le statut en question a ceci de bâtard qu'il faut faire la preuve de la régularité de ses contributions à un magazine pour bénéficier de tous les droits y afférant. Quels droits ? Eh bien un pigiste contribuant régulièrement auprès d'un magazine est considéré comme un salarié embauché en CDI . A quelques différences près, bien sûr : pas de tickets restaurant ni de réduction sur les titres de transport en commun pour les pigistes. Qu'entend-on par "régularité de la contribution" ? Je ne suis pas spécialiste en droit et je ne sais pas si une période a été explicitement prévue, mais de mon expérience, contribuer sur une période de six mois avec des piges chaque mois pour le même mensuel suffit à établir cette régularité. Tout pigiste doit évidemment recevoir un bulletin de salaire (qui vaut contrat de travail), on ne peut donc que recommander fortement de refuser toute autre forme d'arrangement. Il convient également de vérifier que les salaires minimaux de la convention collective des journalistes soient respectés. Ces petits rappels peuvent paraître aller de soi, mais il faut savoir que le métier de pigiste est l'un de ceux où il est très difficile de faire respecter le droit du travail. A cela, plusieurs raisons : - le pigiste est isolé : pas de délégué du personnel auquel se plaindre (on peut faire appel au Syndicat national des journalistes, encore faut-il en avoir connaissance) - la méconnaissance du code du travail et des droits des pigistes par les employeurs eux-mêmes - la peur de se couper de son réseau (il arrive fréquemment qu'un pigiste travaille pour plusieurs revues d'un même groupe de presse) Si je considère la profession de journaliste pigiste comme une profession de combats, c'est qu'il est beaucoup trop facile pour un rédacteur en chef de laisser choir un pigiste. Si j'avais dû aller aux Prud'hommes à chaque fois que l'un d'entre eux m'a fait le coup de ne plus répondre à mes appels et de me sevrer d'articles, j'y aurais passé le plus clair de mon temps. J'y suis allé, cela dit. Et j'ai gagné. Les pigistes devraient d'ailleurs s'y rendre beaucoup plus fréquemment à mon avis, ça me paraît l'une de meilleures méthodes pour faire connaître leurs droits quand les paroles ne suffisent plus. Comment s'y prendre s'y vous êtes en conflit Dans le cas par exemple ou un nouveau rédacteur en chef remplace celui qui vous faisait bosser dans une revue, vient avec sa propre équipe de pigistes (des copains, bien entendu), et vous prive de votre travail habituel (ça sent le vécu, pas vrai ?) ce qu'il vous faut obtenir en urgence, c'est votre licenciement et l'attestation des ASSEDICS qui va avec (un papier jaune). Votre employeur ne voudra pas vous les fournir car il ne pourra prouver que vous avez commis une faute grave et il lui faudra donc verser des indemnités. La première démarche, c'est d'obtenir une ordonnance de référé auprès des Prud'hommes. Le référé est un jugement d'urgence (dans mon expérience, ça avait pris deux mois mais il y avait eu les vacances d'été) qui vous permet d'obtenir le papier qui vous permettra de toucher votre chômage (ou, en termes plus professionnels, votre allocation de retour à l'emploi). Une astreinte (paiement d'une certaine somme d'argent) va être prononcée pour chaque jour de retard où l'entreprise n'aura pas fourni le document. A moins de tomber sur un employeur idiot, on obtient donc ce papier rapidement. Par la suite, il vous faudra monter une procédure classique. A noter que si vous ne pouvez vous payer un avocat, il est peut-être possible de trouver des avocats travaillant à l'américaine, c'est à dire se rémunérant sur les gains que vous obtiendrez. Il est très rare qu'un jugement se poursuive jusqu'au bout, un employeur n'aimant pas être traîné dans la boue (les conseils de prud'hommes donnent le plus souvent raison aux pigistes), il va choisir de régler la situation à l'amiable, en déboursant de l'argent. Bien entendu la procédure prend plus de temps, mais le jeu en vaut la chandelle : si vous avez obtenu le fameux papier jaune, il est certain que cet employeur ne vous fournira plus de travail, alors autant aller jusqu'au bout. Si vous souhaitez devenir pigiste Oui je sais, avec tout ce que je viens de dire, je vous sens moyennement chaud, mais je comprendrais que vous ayez malgré tout la vocation. Un conseil : si au début, c'est à vous de vous faire connaître, passés disons les deux premiers mois, c'est au chef de rubrique ou au rédacteur en chef de vous appeler, et non l'inverse. Quand c'est le pigiste qui doit empoigner son téléphone pour solliciter du travail auprès de quelqu'un pour lequel il bosse régulièrement, la relation est forcément biaisée et malsaine. J'ai un jour rencontré quelqu'un qui m'a dit : "tout est rapport de force dans le milieu du travail". Si son dicton est vrai, le métier de pigiste est celui où le rapport de force est sans doute le plus défavorable à l'employé.
Unreal