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TOM ROBBERTS

LES CHRONIQUES DE DARKOB

Tome 1 : Le Livre dAzenoth


Prologue

Il descendit ltroit couloir humide dune marche assure sans vouloir aller trop vite, seulement clair par la torche quil tenait fermement et dont la clart faisait briller les pierres moites de ce tuyau naturel. De lautre main, il serrait avec force un long bton orn de plusieurs dcorations symboliques, lor scintillant la lumire. Le lourd manteau de tissu pais quil portait le protgeait de la fracheur environnante invitable dans un tel endroit. Derrire lui son ombre semblait stendre linfini et obscurcissait son chemin de retour comme un voile tnbreux engloutissant petit petit ses pas. Ses bottes clapotaient parfois dans une flaque laisse par le suintement de leau travers la paroi et rsonnaient chaque mtre parcouru. Il continua un peu jusqu atteindre une ouverture dont lair charg diode lassaillit sans hsiter. Il entra dans une grotte dans laquelle son flambeau parvenait difficilement clairer les extrmits en raison de ses dimensions impressionnantes. Sur sa gauche le clapotis rappelait discrtement que la mer ntait pas trs loin et quune petite partie delle-mme venait mourir au pied des rochers un rythme doux et rgulier. Il continua davancer jusqu ce quil atteigne le mur oppos, o il sarrta, scrutant ldifice dun regard admiratif.

Devant lui, un portail form de lourds rochers gravs semblait braver le temps et lenvironnement hostile provoqu par le froid et lhumidit du lieu. Il dposa le sac quil transportait en bandoulire ainsi que son bton qui rsonna au contact de la roche. Il trouva dans les environs quelques blocs tombs dune paroi quil utilisa pour y caler soigneusement son unique source de lumire. Il revint ensuite ouvrir son fardeau dont il sortit un norme livre la couverture imposante et dcore de motifs de toute vidence magique. Il laissa louvrage sur le sol et sempara dans une de ses poches de deux gemmes grossirement tailles quil apporta vers un des montants de la porte surnaturelle. Il plaa la premire dans une petite alcve de la partie gauche et la bloqua prcautionneusement. Il fit de mme avec lautre, droite, puis retourna prendre le gros volume dont il tourna de nombreuses pages. Il empoigna de nouveau son bton magique et lleva le plus haut possible au-dessus de sa tte avant de commencer son incantation.

Ark shagar dak mater orbus kemmen tekar

Sa voix forte et profonde fut amplifie par lcho naturel de la grotte et ses mots se transformrent alors en un flux magique qui anima les deux pierres prcieuses dun clat presque aveuglant. La premire devint dun rouge sang alors que la seconde vira dans les tons azurs tout aussi puissants et clatants. Satisfait du rsultat, il continua son travail qui dclencha cette fois une explosion de lumire dans le cristal serti au bout de son bton. Il patienta encore quelques secondes avant de conclure par quelques ultimes paroles magiques :

Ashar dracon immunis via gatan

La raction fut immdiate : un vritable flot de lumire jaillit entre le portail et le porteur de lobjet magique formant un triangle presque aveuglant. Le bruit sourd et bourdonnant de lnergie dgage par le processus semblait donner vie lensemble. Quelques secondes scoulrent encore avant que toute cette puissance prsente dans la grotte ne disparaisse comme si elle venait dtre absorbe par la porte elle-mme. Des deux pierres enchsses se propagea une onde lumineuse entre les blocs jusqu entourer le tout dun lger halo. Le centre, rest intact, se mit alors soudainement prendre vie : de petites vagues peine visibles apparurent, donnant limpression quune eau croupie se tenait la verticale, allant lencontre de toute loi de la nature. Le magicien ayant visiblement termin, il remit le livre dans son rceptacle et, arm de son bton se dirigea vers le portail avec dtermination. Faisant face ltrange voile aquatique il continua sa lance sans hsiter et passa comme par enchantement travers cet norme il mouvant. Quelques instants aprs, il avait disparu : le portail baign de lumire ainsi que le bras de mer restaient seuls tmoins muets de la scne qui venait de se drouler.


Chapitre 1 : Le livre qui parle

La nuit tait tombe depuis longtemps sur Akhtar, et peu peu les fentres des habitations de Kharazann steignaient laissant encore plus de place lobscurit qui envahissait le paysage. Au loin, les Montagnes Bleues tranchaient le ciel sombre de leurs pics menaants. Le calme de la Fort des Sages, en ce moment tardif, tait parfois ponctu par le cri dun animal parti en chasse ou dun oiseau nocturne appelant ses congnres. Dans la ville mme, seule lAuberge du Tonnelet dArgent faisait office de dernier rempart la pnombre, sa clientle arrivant souvent aprs que toute la population se soit endormie. Cette nuit ne faisait pas exception la rgle et Blem, le tenancier de ltablissement, soccupait derrire le comptoir en nettoyant les quelques verres et autres ustensiles ramasss sur les tables quittes par les visiteurs. Depuis plusieurs gnrations sa famille tait propritaire des lieux, lui-mme en tant le patron depuis prs de quinze ans. Il dirigeait ce commerce, les clients et le personnel dune main ferme mais toujours dans les limites du ncessaire. Blem tait un nain des plus typiques : un visage rond de bon vivant, une grosse barbe touffue dun roux sombre et des petits yeux ptillants et observateurs qui taient ses plus prcieux allis. Dans la masse de cheveux, ses grandes oreilles taient ses meilleurs espions. En tant que patron dauberge ctait un atout plus quutile, lexprience de la vie lui avait maintes fois prouv cela.

La taverne comportait une vingtaine de tables rparties sur tout le rez-de-chausse. Prs du comptoir, une lourde chemine de grosses pierres, accueillait de longs feux de bois qui tranaient tout au long de la soire et rconfortaient les clients transis par le froid. Les murs ntaient dcors que de quelques peintures sans intrt rel, mais aussi quelques trophes de chasse, occupation trs courante pour les habitants dAkhtar. Ce soir-l juste quatre habitus passaient encore un peu de temps dans des conversations teintes de bires brunes et qui, lalcool aidant, allaient les amener doucement vers un retour titubant jusqu leurs foyers.

Au bar, Blem rangeait les quelques verres quil venait de laver puis, satisfait de son acte, il se retourna vers la salle et remarqua du coin de lil une nouvelle prsence assise une table. Ltranger tait grand, couvert dun pais manteau sombre la capuche repousse en arrire qui lui tombait sur le dos. Le visage tait fin et allong, les oreilles de taille moyenne mais pointues, quant aux yeux, laubergiste pencha pour le bleu ou le vert clair sans trop pouvoir en tre certain. Lelfe, car il en tait un de toute vidence, navait aucun trait particulier ou trange, mais le patron, par sa profonde exprience de la clientle, pressentait quautre chose se cachait derrire cette visite nocturne. Un elfe dans son auberge ntait pas chose rare bien sr, mais leurs rencontres taient plutt diurnes ou ventuellement tt dans la soire lorsquils passaient par Kharazann vers dautres territoires. Par contre, cette heure indue, cela devenait intrigant et inhabituel. Aussi, tous les sens de Blem taient en veil et ses petits yeux ne manquaient aucun dtail de linconnu.

Le patron se dirigea vers la table et le regardant fixement, il laccueillit comme tout autre client.

 Bonsoir tranger, que puis-je vous servir ?  demanda-t-il un peu de fatigue dans la voix mais vitant de faire ressentir lenvie sincre de fermer son tablissement pour la nuit.

Ltranger ne rpondit pas directement. Il regarda distraitement les quatre derniers autres occupants qui se levaient plus ou moins pniblement et qui quittrent les lieux, marmonnant un quelconque au revoir noy dans une confusion de paroles. Une fois quils furent partis, il prodigua enfin une rponse.

 Un verre de vin doux  fut sa demande dun ton calme et grave.

 Une quelconque prfrence ?  ajouta Blem.

 Non  rpondit directement ltranger.

 Trs bien  termina alors laubergiste qui rejoint le bar pour y prendre une bouteille dun de ses meilleurs vins.

Il en servit un verre et lapporta lelfe qui le remercia de quelques paroles peine audibles. Vu le calme revenu maintenant dans ltablissement, le patron en profita pour continuer la conversation tout juste commence.

 Et quest-ce qui vous amne Kharazann, lami, si je peux vous demander ? 

Lelfe leva les yeux un instant avant de les reposer de nouveau fixement sur son verre.

 Rien en particulier, rpondit-il, je ne fais que marrter un instant avant de continuer vers les collines dAkilos 

Blem laissa chapper un petit sifflement.

 He bien lami, vous avez encore du chemin alors  ajouta-t-il.

Ltranger ignora la remarque et Blem continua.

 Vous cherchez peut-tre un logement pour la nuit ?  proposa-t-il.

Lelfe fit simplement un signe de la tte pour refuser loffre et Blem compris que la conversation allait sarrter l. Il retourna son bar et espra que ce dernier verre ne tarderait pas trop : la fatigue se faisait de plus en plus sentir et le sommeil lassaillait. Il termina quelques besognes son comptoir et partit dans larrire-cuisine chercher de nouvelles bouteilles pour renouveler son stock. Lorsquil revint, il les dposa sur ltagre prvue cet effet et, tournant son regard, il remarqua que la table du visiteur tait maintenant vide : seul le verre quil avait bu trnait misrablement comme tmoin de son passage.

 H bien, marmonna-t-il, en voil une de visite ! 

Il se dirigea vers la table, prit le rcipient et saisit ensuite la chaise sur laquelle lelfe stait assis pour la remettre en place, remarquant au passage quelle ntait pas vide. Un sac de lin y avait t dpos semblant contenir un objet dun certain volume dont Blem ne pouvait distinguer la nature. Il sempara du rceptacle et louvrit pour y dcouvrir un livre quil sortit entirement afin den voir les dtails. Il sagissait dun gros tome la couverture paisse orn dune reliure de cuir. Des sigles taient imprims, mais Blem ne pouvait deviner sils reprsentaient de simples dcorations ou dun langage quelconque. De toute vidence, louvrage avait une importance et une qualit indniables. De plus, il tait clair quil avait t laiss l intentionnellement. La curiosit tant une de ses caractristiques principales, cela probablement du son mtier, Blem ne put sempcher de jeter un coup dil de faon en apercevoir le contenu. Il le feuilleta et ne put cacher sa surprise : chaque page, sans aucune exception, tait vide, sans la moindre inscription, mme pas la plus petite.

 Par tous les Dieux dAkhtar !! sexclama-t-il  En voil donc une autre de surprise ! 

Blem examina encore un peu le livre sous toutes les coutures, mais ny dcouvrit rien de particulier. Le gros volume tait rsolument entirement vide de toute criture ou dessin.

 Assez de surprises pour ce soir  se dit-il en replaant le prcieux objet dans son sac quil emporta au comptoir. Il ne lui fallut que peu de temps pour terminer son travail, teindre les bougies et fermer lauberge pour la nuit. Il se dirigea ensuite, son lourd fardeau sous le bras, vers sa maison douillette une dizaine de minutes de l : un repos bien mrit sannonait.

La voix tait calme, profonde, mais aussi rocailleuse, marque par lge qui saccumulait, et chaque mot rsonnait dans le temple comme si celui-ci voulait en souligner limportance.

 Te voil enfin , dit-il en regardant son visiteur fixement de ses yeux inquisiteurs.

 Que mapportes-tu ? 

Son hte avana les bras tendus, tenant entre ses mains un objet couvert dun tissu pais et laineux dune teinte dun bleu profond.

 Jai trouv ce que vous maviez demand , rpondit-t-il dune voix un peu hsitante et discrte.

Ltre prit le petit paquet dun geste assur et calme. Lentement, de ses doigts fins, il enleva lemballage quil laissa glisser en un mouvement fluide, sans bruit, sur le sol de pierres. Le rictus tait imperceptible mais ses lvres ne purent empcher le sourire naissant.

 Cest excellent, fit-il dun ton presque inaudible, excellent en effet. Les choses commencent enfin se mettre en place .

Ses yeux dun noir abyssal ptillaient dun bonheur interne et dune jubilation peine contenue. Il fit un geste de la main indiquant clairement que son visiteur pouvait prendre le dpart. Les pas de celui-ci rsonnrent doucement jusqu disparatre et laisser seul celui qui regardait avec malice lobjet quil venait de recevoir.

 Enfin, nous allons nous rencontrer ! 

La nuit tait paisible, et la maison ltait tout autant, le silence peine perturb par la respiration de son propritaire. Lhabitation ntait pas luxueuse et ne comportait quun rez-de-chausse compos dune pice centrale lespace suffisant pour tre confortable, une petite cuisine sans prtention mais pratique et dune chambre au confort succinct dans laquelle laubergiste dormait paisiblement. Blem stait endormi rapidement dans son lit au lourd coffrage de bois et blotti sous son paisse couverture en laine de Kaya. Un bruit, ou plutt des chuchotements rptitifs vinrent perturber son doux repos. Il ouvrit un il et tous ses sens furent de nouveau en veil. Dans la quitude de sa maison il entendait quelque chose danormal, dinhabituel : cela ne venait pas de lextrieur mais bien de son propre foyer ! Il prta attention et dcouvrit quil sagissait dune voix, paisible, mais peine audible comme si son propritaire susurrait ses mots. Il y avait quelquun chez lui ! Un voleur pensa-t-il immdiatement bien que, dans la rgion, le cambriolage ntait pas une activit courante et depuis quil habitait l, un tel fait navait d arriver que quelques rares fois. Malgr tout, quelque chose dautre le perturbait. Il faisait trop calme, et il nentendait aucun bruit, juste cette voix dont il ne comprenait aucune des paroles. Un cambrioleur serait certainement occup fouiller les moindres recoins afin dy trouver un quelconque butin. Et pourtant, ce ntait pas le cas. Il avait limpression davoir laiss un ami dans le salon qui se parlait lui-mme pour tromper lennui. Il sassit sur le lit, alluma la bougie pose sur la table de nuit et se leva dun bond. Il devait en avoir le cur net. Lentement, pas pas, il chercha lorigine de ce quil oyait sans pouvoir vraiment en dcouvrir la raison. Petit petit il sapprocha, tendant loreille, jetant un coup dil derrire un fauteuil, vrifiant et l si tout tait bien sa place. Finalement, son oue lui fit trouver le chemin qui lamena cette voix venue de nulle part.

Il regarda avec des yeux interloqus une petite armoire prs de la chemine dans laquelle quelque chose parlait comme si, soudainement, lobjet inanim avait pris vie et dcidait de sadresser son entourage. Il sagenouilla devant elle et approcha son oreille de la petite porte marque des stries du temps pour mieux entendre ces mots quil ne comprenait pas.

  il tira sur la torche accroche au mur et la bibliothque bougea lgrement pour montrer un passage. Il sy engouffra et descendit les escaliers o il arriva devant la porte. Il y plaa au centre la rune dAnexth et la porte rpondit en souvrant vers un autre passage sombre. Il entra lentement et 

Dun geste brusque, Blem ouvrit la porte de larmoire. Il ny avait que quelques tagres et rien danormal ou dincongru sinon le livre de lelfe quil avait repris et plac l. La voix tait maintenant muette, le calme revenu. Blem prit louvrage et commena de nouveau le feuilleter. Les pages taient toujours aussi blanches et rien de plus tonnant ntait dcouvrir.

 Que les armes de lOmbre me tombent dessus  sexclama-t-il  ce livre nest dcidment pas habituel .

Il lexamina encore un court instant et le remit sa place pour fermer ensuite la porte. Il retourna se coucher tout en laissant la bougie allume, peu rassur, mais galement intrigu au plus haut point par ce quil venait de vivre. Serait-ce une magie quelconque qui animerait ce livre ? Lelfe navait pas sembl tre un mage ou quoi que ce soit du genre ! Bien trange que tout cela, pensa-t-il. Il sentit le sommeil le gagner lentement quand, soudain, le chuchotement revint. Il ouvrit les yeux et courut dun trait larmoire.

 . lorsque le roi accueillit Kahn Zrek entendit-il loreille de nouveau colle contre la paroi de bois ....celui-ci lui donna une petite bourse dans laquelle se trouvait la relique. Le roi prit lobjet en main et en dlia le cordon. Ensuite il louvrit lentement et regarda lintrieur 

Blem ouvrit une fois de plus larmoire et sortit le livre quil saisit fermement entre les mains comme un enfant pris en flagrant dlit dune mauvaise action.

 Cest toi qui parles , annona-t-il comme sil attendait une rponse de louvrage. La voix stait de nouveau tue, mais cette fois il navait plus aucun doute.

 Parle-moi , demanda-t-il dun ton ferme et presque menaant. Mais le chuchotement ne revint pas et le la mystrieuse chose de papier resta sans un mot, semblant avoir t apeure par les paroles de laubergiste.

 Tu vas parler !  dit-il comme un avertissement.

 Je tai entendu  continua-t-il  Ce nest pas la peine de rester muet, je sais que tu parles. Qui es-tu et do es-tu ?  commanda-t-il dune intonation nettement nerve. Seul le silence lui rpondit.

Il attendit encore quelques instants puis prit le livre et le posa sur la table.

 Bien ! commena-t-il lentement  H bien je trouverai bien un moyen de te faire parler si tu es un livre magique .

Il le regarda comme sil cherchait un moyen de menacer lobjet inerte, ensuite un petit sourire marqua son visage.

 Trs bien, annona-t-il sournoisement, nous allons commencer par une page .

Il mit le geste la parole, ouvrit louvrage et dun mouvement sr et direct il saisit fermement la premire page entre les doigts.

Les Montagnes Bleues staient couvertes du manteau de la nuit et seule la lune blafarde ajoutait des ombres fantomatiques formes par la nature environnante. Quelques tres nocturnes se dplaaient en toute discrtion leurs pattes senfonant dans la neige poudreuse. Une partie importante des montagnes tait hrisse de pins, certains culminant plusieurs dizaines de mtres et dont la densit formait un refuge apprciable pour la population animale. Solitaire, une silhouette semblait incongrue dans ce paysage enneig. Ctait un tre de grande taille, affubl dun lourd paletot sombre, avanant tel un spectre qui contrastait ostensiblement avec la blancheur naturelle des environs. Malekh marchait dun pas dcid le long dun chemin serpentant travers les arbres. Il connaissait bien la rgion et, en tant quelfe, la nuit ne lui faisait aucunement peur, bien que le rendez-vous de ce soir ne le mettait pas particulirement laise. Il continua une vingtaine de minutes pour arriver dans un lieu un peu recul do il aperut le lger scintillement dun feu discret. Il sapprocha doucement pour accder enfin un promontoire o une tente avait t plante, un petit brasier brlant devant celle-ci. Le calme environnant ntait bris que par le cri doiseaux nocturnes et un imperceptible souffle du vent travers les branches. Atteignant le refuge de toile, une voix le fit soudainement tressaillir.

 Heureux de te revoir elfe !  dit celui qui lattendait sur ton trs bas, sans aucune menace.

Malekh se retourna et regarda celui qui venait de le surprendre. Il tait aussi grand que lui, couvert dune longue pelisse, la tte enveloppe dans un capuchon qui laissait peine entrevoir ses traits. Lelfe sapprocha de lui, posa sa main sur le cur et se courba lgrement en avant en signe de salutation et de respect.

 Comment sest pass ton voyage ?  demanda-t-il en sasseyant en tailleur prs du feu.

 Trs bien, rpondit Malekh, tout sest pass comme vous le dsiriez 

 Mmmmmmmm, trs bien, trs bien. La livraison na pos aucun problme ? 

Il laissa suspendre la fin de sa question attendant de toute vidence une rponse rassurante comme pour chercher encore plus de scurit.

 Tout sest droul au mieux  rpondit simplement lelfe.

 Excellent ! rpondit son compagnon dun ton calme et pos  Cest parfait alors 

Il sortit une main de dessous son manteau, tenant dans celle-ci une petite bourse quil lana lelfe. Malekh lattrapa au vol et les pices quelle contenait tintrent joyeusement. Il mit directement son d en poche sans prendre la peine de louvrir.

 Tu ne vrifies pas ?  demanda son interlocuteur avec une lgre touche de surprise.

 Pas la peine, rtorqua Malekh, je sais que vous tes de parole 

Sous la lourde capuche, lelfe ne pouvait distinguer le sourire satisfait de linconnu.

 Ce fut un plaisir de faire affaire avec toi, elfe. Si jai encore besoin de tes services, sois certain que je saurai te recontacter 

Malekh pencha la tte lgrement en signe dapprobation et annona quil allait reprendre la route.

 Sois prudent elfe, ces contres ne sont pas toujours aussi calmes quelles ne semblent 

 Je le sais, ne vous inquitez pas, je suis toujours sur mes gardes 

Sur ce, Malekh salua une dernire fois ltranger, se retourna et repris le chemin par lequel il tait venu.

Quelques instants aprs son dpart, rest seul avec les crpitements incontrlables de son feu de camp, lhomme sortit une fois encore la main et claqua deux fois les doigts. Un bruit lger se fit entendre dans la tente et quelques secondes aprs, celle-ci sentrouvrit et un sarki apparut. Ces petits tres qui auraient pu passer pour des nains ne pouvaient tromper leur entourage, leur facis reptilien aux minuscules yeux brillants trahissant immdiatement leurs origines. Cette peuplade arrive des Iles dEmeraude, au large dEmildor, avait atteint le continent plusieurs centaines dannes auparavant. Elle stait tablie dans plusieurs contres sans y poser trop de problmes, mais les diffrentes guerres, dont celle des Sages, eurent raison de leur tranquillit. Dcims et pourchasss ils vcurent presque comme des parias avant de se rfugier dans une clandestinit prcaire. Au fil des annes les sarkis constiturent des groupes plus ou moins grands et se tournrent vers des activits nettement plus sombres, proposant leurs services ceux qui les payaient assez grassement. Ils taient toujours regards avec mfiance et la prsence dun tel tre dans les environs naugurait jamais rien de bon.

 

 Ark adech doch takr der kedr zenith  dit-il la petite entit qui attendait patiemment.

Une lueur de malice se marqua dans les yeux du reptile et un lger et presque imperceptible sifflement de satisfaction schappa de sa bouche cailleuse.

 Kahlda !  ajouta lhomme comme une finalit.

Le sarki, dun pas un peu saccad, se mit en route en prenant le chemin que Malekh venait demprunter, se fondant peu peu avec la nature.

 Je ne minquite pas, mon ami elfe marmonna ltranger rest seul.  Cest plutt toi qui devrais tinquiter .

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